Revue de Presse #56 du Capitaine
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Revue de Presse #56 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

La compensation carbone des entreprises ne serait d’aucune utilité, selon une étude choc

© lefteye81 / Pixabay

Une partie de la compensation carbone des entreprises n’est pas bénéfique pour l’environnement. Elle y serait même parfois néfaste. C’est en tout cas ce qu’affirme une récente enquête menée par The Guardian, le 18 janvier dernier. En collaboration avec le média allemand Die Zeit et l’association SourceMaterial, le journal américain s’est intéressé de plus près aux projets carbone du plus gros standard de compensation carbone du monde, le label Verra. L’objectif de cette étude est de définir si la compensation carbone a un réel impact bénéfique sur l’environnement. À noter ici qu’il s’agit d’une étude sur la compensation carbone volontaire et non sur la compensation carbone réglementée des entreprises. Après avoir passé au crible 29 projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), les conclusions de cette enquête sont alarmantes : « Plus de 90 % des projets de compensation carbone en faveur des forêts tropicales seraient complètement inutiles, et certaines actions seraient même carrément néfastes. ». Encore une fois, la compensation carbone se voit victime des pratiques douteuses d’entreprises dont l’engagement écologique n’est qu’une façade servant seulement leur image de marque. Cette étude vient faire écho avec un récent rapport publié par AiDash stipulant que plus de 40% des responsables du développement durable et de la responsabilité sociétale de l’entreprise, ne font pas confiance au prince de compensation carbone et de ces mécanismes de développement rattachés. 

Est-il vrai que 90% des crédits carbone ne valent rien ?

La forêt de protection d’Alto Mayo à Moyobamba, au Pérou, était censée être un projet phare de compensation, mais a été confrontée à des problèmes de droits humains. © Monikas_Wunderwelt / Pixabay

En prenant du recul sur le travail mené par le journal Die Zeit, l’association SourceMaterial et le Guardian, Carbone 4 est revenu sur les conclusions de l’enquête à savoir que plus de 90% des crédits carbone étaient inutiles. Il est tout d’abord important de bien distinguer la nature des projets analysés avec les autres projets de compensation carbone. Pour l’heure, l’enquête remet en question l’efficacité des projets relatifs à la protection des forêts primaires dans des zones sensibles. « Les projets REDD+ d’évitement de la déforestation, le type de projets concerné par l’étude du Guardian, représentaient 25% du total des crédits échangés sur le marché du carbone volontaire en 2019. ». Parmi les projets analysés dans l’étude, un seul aurait eu un effet égal ou supérieur à ce qui avait été calculé par le standard. Basés sur des scénarios de référence, ces projets établis par Verra auraient, à chaque fois (ou presque), surestimés la menace de déforestation sur les zones considérées. Les entreprises auraient donc perçu trop de crédits carbone. Au-delà du principe de fonctionnement des projets de protection des forêts, se pose la question de la nature des crédits échangés sur le marché. Faut-il considérer un crédit carbone généré par la captation de CO2 identique à celui dû au ralentissement de la déforestation ? Pour Carbone 4, il est urgent « de corriger le plus rapidement possible les méthodologies de certification des projets carbone, de manière à mettre la finance privée au service des projets réellement additionnels et efficaces vis-à-vis du climat. »

Climeworks délivre ses certificats de retrait de CO2 de l’atmosphère

© bhumann34 / Pixabay

Les premiers certificats de retrait émis par le projet de captation d’émission de gaz à effet de serre de la société suisse Climeworks viennent d’être délivrés cette semaine. Pour rappel, Climeworks est un projet de captation de GES. Son usine basée en Islande devrait ôter 4000 tonnes d’eqCOpar an. Pour ce faire, la start-up suisse fait appel à d’immenses collecteurs capables de capturer en direct l’air pollué. Destiné à ses « premiers clients d’entreprise » comme Microsoft ou la plateforme d’e-commerce Shopify, Climeworks a toutefois souhaité rester discrète sur le nombre de tonnes d’éqCO2 capturées. Il est essentiel de pouvoir diversifier les solutions de lutte contre le réchauffement climatique. Attention cependant à ne pas céder à la déresponsabilisation. En achetant des crédits carbone issus de projets CCUS, les entreprises pourraient faire passer leurs actions de compensation avant même de réduire leurs émissions. Il est toujours tentant de verdir son image de marque sans fragiliser son modèle économique mais c’est justement cette façon de procéder qui met en péril toute promesse de contribution à la neutralité carbone d’ici à 2050.

Libournais : Saint-Honoré Paris, du bois d’ici dont on fait les mannequins du monde entier

Les marques clientes étaient invitées à venir planter leurs arbres © StockSnap / Pixabay

La société Saint-Honoré Paris a organisé sa « semaine verte » au sein de son centre technique récemment délocalisé à Libourne. L’objectif de cette semaine était de sensibiliser les responsables des achats et d’aménagement de boutiques des grandes marques de vêtements telles que Kenzo, le Groupe Galeries Lafayette ou encore Eden Park aux problématiques d’approvisionnement des matières premières comme le bois. « Entre parcelles boisées et non boisées, nous avons besoin d’acheter entre 3 et 5 hectares par an pour soutenir notre plan de développement », ajoute Geoffrey Delpy dirigeant de Saint Honoré Paris. Cette semaine était également l’occasion de communiquer sur l’avancement du groupe sur ces questions de compensation carbone intégrée ou insetting. Pour les représentants des marques invités sur place, le concept a convaincu. Ils ont d’ailleurs trouvé important de pouvoir sourcer des présentoirs respectueux de l’environnement.

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