Revue de presse #168 du Capitaine
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Revue de presse #168 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

Un bulletin de santé alarmant de l’océan dévoilé à l’occasion de l’Unoc

Vue de la Manche depuis les falaises du Cap Fréhel.

Photo Céline Patissier.

Avant l’ouverture de la Conférence des Nations Unies pour l’océan qui s’est déroulée à Nice cette semaine, le baromètre Starfish a publié sa première édition dans la revue State of The Planet. Une étude complète sur l’état de santé des océans qui s’avère très inquiétante. Actu-environnement.fr relaie les chiffres de cette étude, notamment l’augmentation de 23 cm du niveau de la mer depuis 1901. On apprend aussi que les températures de l’océan en 2024 ont fait exploser tous les records depuis 64 ans. D’autres chiffres énumérés dans cet article sont tout aussi désolants : “Plus de 37 % des stocks de poissons sont surexploités. Les aires marines protégées couvrent officiellement 8,34 % de la surface de l’océan, mais un tiers seulement bénéficie d’une protection réelle ou renforcée. Plus de 1 600 espèces marines sont menacées d’extinction. Près de la moitié des espèces de coraux sont menacées et la couverture des récifs a presque diminué de moitié en cent-cinquante ans.” Et pourtant la même étude révèle que la pression humaine sur les océans n’a jamais été aussi intense.

Le déclin de la biodiversité, un risque systémique pour la stabilité financière

Des fleurs des champs avec des coquelicots en gros plan.

Photo Céline Patissier.

À lire aussi cette semaine, la tribune d’Alexandre Perricard, directeur général d’Uzès Gestion et Louis O’Connor, gérant du fonds Uzès Biodiversité sur linfodurable.fr, qui alertent sur les risques systémiques de la perte de la biodiversité pour le secteur de la finance. Selon eux, “la multiplication des catastrophes naturelles, la survenance de pandémies et la disparition d’espèces naturelles ont un impact négatif immédiat sur les compagnies d’assurance et les banques.” Ils basent leur argumentation sur plusieurs rapports, comme celui de The Economics of Biodiversity (Dasgupta Review) publié en 2021, qui indique qu’environ “55 % du PIB mondial dépend de la pérennité d’écosystèmes sains et de la préservation de la biodiversité”. Le rapport de février 2021 émis par la Banque mondiale est également cité dans cette tribune, et montre que “la perte de biodiversité pourrait entraîner une baisse du PIB mondial de 2,7 % d’ici 2030.” Dans leur état des lieux, Alexandre Perricard et Louis O’connor rappellent, que selon l’accord de Kunming-Montréal, adopté à l’issue de la COP 15 Biodiversité en décembre 2022, il faudrait réunir a minima 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour préserver la biodiversité, en mobilisant le secteur privé pour compléter les financements publics.

Chanvre, bois, laine, quels matériaux pour décarboner le secteur du bâtiment ?

Charpente bois.

Photo de Free Nomad sur Unsplash.

On s’intéresse maintenant au secteur du BTP, qui pourrait trouver des solutions pour accélérer sa transition environnementale grâce à l’adoption plus massive de matériaux biosourcés, d’origine végétale (bois, chanvre, paille…) ou animale (laine…). Des matériaux intéressants à plusieurs titres puisqu’en plus d’être des isolants de bonne qualité, ils sont aussi capables de séquestrer du carbone. Cependant, l’article de theconversation.com précise que tous ces matériaux biosourcés n’ont pas le même impact. Par exemple, “les arbres se renouvellent plus lentement que la paille ou le chanvre, qui poussent en un an ou moins. Il en découle une conséquence importante : les matériaux biosourcés à renouvellement rapide permettent des prélèvements de CO2 biogénique plus fréquents.”

« Chaque entreprise doit assumer sa responsabilité »

Photo de Jason Goodman sur Unsplash.

On termine avec un entretien sur infos.ademe.fr, de Pascal Demurger, directeur général de la Maif, qui s’exprime sur la responsabilité des entreprises à s’engager dans la transition écologique, en changeant en profondeur leur culture et leur modèle économique. Pour lui, les entreprises doivent pivoter vers des modèles plus vertueux mais il insiste sur le fait que ces changements ne pourront se faire sans une politique publique stable et un cadre réglementaire puissant. “La prise de conscience est là : 90 % des dirigeants français reconnaissent les enjeux sociaux et environnementaux, et 74 % des citoyens attendent des entreprises qu’elles agissent face au dérèglement climatique. Il ne s’agit plus de convaincre, mais d’agir – dans un contexte international instable, où certains reculs, comme ceux observés sous l’administration Trump, fragilisent les avancées.”, constate Pascal Demurger qui lance aussi des pistes : ” Notre intérêt est de miser sur une voie européenne : réindustrialisation verte, protectionnisme écologique, indépendance énergétique. Cela suppose des politiques publiques claires et stables, car l’instabilité freine la transition.” Le patron de la MAIF donne aussi des exemples concrets d’entreprises qui ont pris des décisions fortes pour se rediriger vers des activités moins polluantes : “Le premier exemple qui me vient en tête est Lush, entreprise britannique de cosmétiques, qui a retiré dès 2013 toutes les paillettes en microplastiques de ses produits. On pourrait également citer Mustela, marque de produits infantiles, qui a annoncé en 2024 renoncer à commercialiser ses lingettes pour bébé, qui représentaient pourtant 20% de son chiffre d’affaires ; ou encore Evaneos, agence de voyage, qui ne propose plus depuis 2023 de « city break », ces courts week-ends dans des capitales européennes nécessitant bien souvent un transport aérien.”

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