Revue de Presse #117 du Capitaine
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Revue de Presse #117 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

La fronde des salariés de la Science based target initiative contre le “greenwashing” de la direction

Coup de tonnerre dans le milieu des experts du climat ! Les employés de la Science Based Target Initiative (SBTi) se soulèvent contre leur direction pour avoir autorisé l’éventuelle inclusion des crédits carbone dans les objectifs de réduction des émissions indirectes (Scope 3) des entreprises. La décision, annoncée par le conseil d’administration dans un communiqué de presse sans consultation préalable du comité technique, a provoqué un appel à la démission du PDG et de certains membres du conseil. Les critiques soulignent que cette approche va à l’encontre des normes actuelles de reporting climatique et pourrait permettre aux grandes entreprises de réduire leurs émissions sur le papier sans réel impact positif sur le climat. Des experts, dont César Dugast, co-responsable du pôle Neutralité carbone de Carbone4 dénoncent l’influence du capital et des acteurs de la compensation carbone sur la SBTi, qui semble s’éloigner de sa mission initiale de lutte contre le greenwashing. En toile de fond, le financement de la SBTi par des fondations privées, dont le Bezos Earth Fund, est pointé du doigt, suggérant un conflit d’intérêts potentiel.

Climat : les efforts des multinationales jugés insuffisants

Chaque année les groupes de réflexion NewClimate Institute et Carbon Market Watch mènent une étude sur les efforts des plus grandes entreprises du monde pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette année encore, les recherches ont révélé que les efforts des grandes entreprises mondiales sont insuffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015. Pour faire écho au précédent article décrypté dans cette revue de presse, le rapport souligne également le risque d’une régression due à des propositions de flexibilité pour les objectifs de réduction des émissions du scope 3. Les engagements actuels des entreprises prévoient une réduction des émissions de seulement 30 % par rapport à 2019, alors qu’une diminution de 43 % est nécessaire pour respecter l’Accord de Paris. Parmi les 20 groupes multinationaux étudiés dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’alimentation et de l’agriculture, seules les entreprises comme Enel et Iberdrola présentent une intégrité “raisonnable” dans leurs stratégies climatiques alors que certaines, comme Kepco et Toyota, sont particulièrement mal notées. Aucune entreprise n’atteint un niveau de “haute” intégrité.

« Nous voulons montrer que les entreprises peuvent être florissantes tout en s’engageant pour la planète », entretien avec Kate Williams

Kate Williams est la directrice générale de l’ONG 1 % for the Planet. Crédit : 1 % for the Planet.

Depuis 2002, l’ONG internationale 1% for the Planet encourage les entreprises à allouer au moins 1% de leur chiffre d’affaires à des associations environnementales. Fondée aux États-Unis par les philanthropes Yvon Chouinard et Craig Mathews, l’initiative compte aujourd’hui plus de 5500 entreprises membres dans 100 pays différents, dont 1000 en France. Ces entreprises, majoritairement des PME, s’engagent à soutenir des causes environnementales dans des domaines variés comme la reforestation, la préservation des océans, la lutte contre le gaspillage énergétique etc. La vérification rigoureuse des dons et la lutte contre le greenwashing sont centrales pour l’organisation, qui certifie les entreprises respectant ses critères et encourage la transparence dans leur communication philanthropique. Dans cet entretien exclusif avec Kate Williams, directrice générale de 1% for the Planet, découvrez de quelles manières fonctionne l’ONG et comment l’organisation assure l’intégrité de ses membres.

Economie, climat… : un jeu de société pour aider les entreprises à repenser leur modèle

Cette semaine, la Métropole de Lyon a lancé Tumulte, un jeu de société conçu pour encourager les dirigeants d’entreprise à revoir leur modèle économique face aux défis contemporains. Ce jeu, élaboré avec le soutien des cabinets Utopies et Opéo, propose un plateau et une quarantaine de cartes qui guident les joueurs à travers des scénarios variés, mettant en lumière les vulnérabilités et les opportunités de transformation de leur modèle économique. Les participants utilisent des cartes “chocs” pour simuler des crises dans différents domaines tels que la réglementation, l’approvisionnement, ou la technologie, et des cartes “leviers” pour élaborer des plans d’action. L’objectif de Tumulte est double : diagnostiquer les faiblesses des entreprises et les sensibiliser aux enjeux de la transition environnementale. Pour Emeline Baume, vice-présidente de la Métropole de Lyon, ce jeu de plateau est un nouvel outil qui permettra de construire ensemble “un modèle de développement pour une économie prospère, sobre, qui s’adapte aux enjeux climatiques, aux exigences de justice sociale et aux impératifs de santé publique.”

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