Revue de presse #47 du Capitaine
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Revue de presse #47 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

Derrière le conflit sur les “mégabassines”, deux visions de l’agriculture qui s’opposent en France

La méga-bassine de Mauze-sur-le-Mignon à 40 km de La Rochelle, le 7 octobre 2022.  © AFP

Préserver l’irrigation des cultures ou préserver la qualité des sols ? Ce choix cornélien fait surgir deux visions dualistes de l’agriculture en France. D’une part, figure les défenseurs de l’environnement, à savoir ceux qui luttent contre l’appauvrissement en eaux des nappes phréatiques nécessaires à la biodiversité environnante, et de l’autre côté, prennent place des agriculteurs, éleveurs et maraîchers qui comptent sur ces bassines pour irriguer leurs cultures. Du point de vue des 4000 manifestants écologistes rassemblés ce samedi à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, l’efficacité des mégabassines est à remettre en question. D’après l’article, le seul unique rapport scientifique disponible sur le projet de la mégabassine à Sainte-Soline stipule que « le projet pourrait augmenter de “5 % à 6 %” le débit des cours d’eau l’été, contre une baisse de 1 % l’hiver par rapport à la période 2000-2011. Une modélisation qui ne prend pas en compte l’évaporation potentielle des futures réserves. ». De plus, cette réserve d’eau serait utilisée par seulement 6 % des agriculteurs du département. À contrario, ces 16 réserves en projet dans le territoire naturel du bassin Loire-Bretagne pourraient emmagasiner jusqu’à 650 000 mètres cubes d’eau chacune, l’équivalent de 4200 piscines olympiques. De plus, ces bassines pourraient venir irriguer, en tout temps, les exploitations de 400 agriculteurs.

Décris comme le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré en France, les tensions relatives à l’accès à l’eau pourraient belles et bien s’accentuer partout sur le territoire dans les prochaines années.

Pour aller plus loin, se renseigner sur les méthodes de réduction de l’empreinte carbone liée à l’agriculture.

#AWFT22 : la technologie au service de la compensation et la réduction carbone

Randy Durband, Lucas Bobes, Kit Brennan, Teodora Marinska, Hilary Matson et Didier Bréchemier lors de la table-ronde

Fin de semaine dernière (le 27 et 28 octobre), à Nîmes, a eu lieu la seconde conférence A World For Travel. Cette réunion internationale regroupant tous les acteurs du tourisme mondial (politiciens, chefs d’entreprises, industriels, etc.) était l’occasion de réfléchir aux solutions pour transformer un secteur fortement carboné. Durant la table-ronde : « The Problem and the Solution for Carbon Offsetting & Carbon capture –Technology and AI Carbon impact measurements » les intervenants sont revenus sur le rôle de la technologie pour réguler les mécanismes de réduction et de compensation carbone utilisés de façon très controversée. Pour Teodora Marinska, COO/Head of Public Affairs à la Commission européenne du tourisme, le problème réside dans le nombre de choix qui s’offre au voyageur : « Il y a beaucoup trop d’options pour compenser ses voyages, c’est difficile d’y voir clair ». S’ajoute à cela un problème de transparence. Le voyageur n’est pas informé. Pour Hilary Matson, Fondatrice de Yugen Earthside, ce qui peut régler le problème c’est « la régulation et la collaboration entre les gouvernements et les compagnies aériennes. ». Enfin, tous s’accordent sur le fait que la technologie se doit de servir les mécanismes de réduction et de compensation en mettant en place des outils communs au service de la transition durable du secteur du tourisme.

La bourse CBL d’Xpansiv lance le « Sustainable Development Global Emissions Offset Contract »

©Xpansiv

Avis aux entreprises en quête de projets de compensation carbone véritablement bénéfiques pour l’environnement. À partir du 5 décembre prochain, l’entreprise Xpansiv lance le contrat Sustainable Development Global Emissions Offset (SD-GEO) à destination des acteurs du marché de la compensation carbone. À termes, ces acteurs pourront « effectuer des transactions de compensation carbone de haute qualité dans le cadre de projets ayant un impact social fort. ». Il s’agit également du dernier contrat né de la série de contrats GEO (Global Emissions Offset). Ce type de contrat standardisé est négociable sur la bourse CBL, une plateforme internationale pour la transaction de produits énergétiques et environnementaux tels que le carbone, les énergies renouvelables, l’eau ou encore le gaz naturel.

Mais alors comment ça marche ? Les projets de compensation carbone admissibles sont tout d’abord vérifiés par le programme « Standard Instruments » de CBL ainsi que le label indépendant VERRA. Ces contrats sont ensuite disposés sur le marché et négociés par les entreprises qui souhaitent y souscrire. « Grâce à ce contrat, les organisations pourront obtenir un accès direct et transparent au marché de grande qualité du “carbone social”, en fonction de résultats de mesure standardisés, et en soutenant des projets véritablement utiles à ces communautés » indique Erik Petersson, responsable de la division « Global Carbon business » de Macquarie, un investisseur d’Xpansiv.

L’accélération des énergies renouvelables devant le Sénat

Le Sénat souhaite que les maires dont la commune est “visiblement impactée” par des installations d’énergie renouvelable aient une forme de veto. © Canva

À l’aube de la prochaine COP27 à Sharm El-Sheik, en Egypte, le Sénat examine depuis mercredi le nouveau projet de loi sur les énergies renouvelables (EnR). Un texte qui devrait permettre à la France de rattraper son retard dans le développement des énergies renouvelables. Concrètement, ce projet de loi vise à simplifier les procédures administratives, accélérer le développement de ces énergies vertes sur le territoire national et limiter les effets des recours juridiques. Pour rappel, il faut en moyenne 5 ans pour construire un parc solaire, et presque 10 années pour ériger un parc éolien en mer. Comparé à l’urgence d’agir, il est clair que nous n’avons plus le luxe d’attendre. Pour autant, l’étape du Sénat embarrasse le gouvernement qui, de son côté, à peur de l’état dans lequel va sortir le texte de la Chambre haute. En effet, les sénateurs en commission, ont déjà adopté deux amendements des Républicains qui spécifient qu’aucune éolienne offshore à moins de 40 km des côtes ne sera construite et qu’un droit de veto sera accordé aux maires sur l’implantation des éoliennes terrestres. D’après un sénateur de gauche, ces amendements reviennent à dire qu’en mer : « on va aller installer des éoliennes chez les Anglais, et sur terre, si l’amendement passe, je vous mets au défi de lancer un projet où que ce soit. ». Pour le rapporteur au Sénat, Didier Mandelli (LR) : « Personne aujourd’hui ne remet en cause la nécessité de développer les énergies renouvelables, mais pour que ce projet de loi puisse être voté, il faut vraiment laisser la place qui convient aux élus locaux. ». Une décision qui semble interférer avec le calendrier politique dans lequel figure le congrès des maires dans trois semaines, le premier tour pour la présidence de LR dans un mois et les sénatoriales en automne 2023.

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