Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de Presse #172 du Capitaine
Ecoutez la Revue de Presse du Capitaine.La loi Duplomb définitivement adoptée, des pesticides dangereux bientôt de retour dans les champs
Image by rostichep from Pixabay.
Quand la loi va à contre-courant du bon sens… C’est ce qui s’est passé ce mardi à l’Assemblée nationale, qui a finalement adopté la fameuse loi Duplomb, laquelle fait couler beaucoup d’encre depuis des semaines. Grâce aux voix de la droite, de l’extrême droite et d’une large majorité des macronistes, l’Assemblée nationale a dit oui à cette loi Duplomb tant décriée. Cette loi, qui vise à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », est controversée pour de nombreuses raisons, notamment la facilitation des projets de mégabassines et d’élevages intensifs, ainsi que l’autorisation d’insecticides de la famille des néonicotinoïdes, surnommés « les tueurs d’abeilles ».
Malgré la mobilisation d’e centaines’une centaine d’associations, d’une dizaine de milliers de citoyens et citoyennes, et de plus d’un millier de scientifiques et médecins, qui ont tous alerté sur la dangerosité de ces pesticides pour la biodiversité et la santé humaine, la loi Duplomb a convaincu 316 députés. La loi va continuer son chemin vers sa prochaine étape : le Conseil constitutionnel. Affaire à suivre.
Municipales 2026 : Une méthode pour allier climat et investissements locaux
Image par JonathanRieder de Pixabay.
Politique toujours, mais cette fois avec une nouvelle un peu plus positive. Les élections municipales approchent à grands pas puisque nous irons voter en mars 2026 pour élire le ou la maire de notre ville. La transition énergétique s’invite dans cette élection, alors que les budgets sont de plus en plus réduits à l’échelle des municipalités. L’Institute for Climate Economics (I4CE) a donc élaboré une nouvelle méthode pour aider les villes à intégrer la transition énergétique dans le prochain mandat sans grever leur budget : le PPI aligné climat. Dijon, Bordeaux et Lyon ont collaboré avec l’I4CE pour mettre en place cette méthode, qui a pour but de « guider les décideurs territoriaux vers la construction de leur plan d’investissement pluriannuel (PPI) en cohérence avec leurs objectifs climat ».
Cette méthode s’articule en trois étapes : la première est la définition précise des objectifs et actions climat, puis l’estimation des besoins d’investissement climat, et enfin la programmation des opérations au PPI.
D’après l’I4CE, employer cette méthode permettrait « l’amélioration du pilotage financier entre stratégies climatiques et financières, l’engagement d’un dialogue positif avec les financeurs sur les besoins d’investissement climat, ou encore l’engagement des agents, élus et partenaires dans la réalisation des objectifs climat à travers l’alignement du PPI. »
OPINION. « La France doit miser sur les crédits carbones bleus, maintenant »
Image par Parfait RALISON de Pixabay.
On vous invite à lire également la tribune de la cofondatrice de la Fondation ELYX, Adeline Pilon, qui défend dans ce texte les crédits carbone bleus. Selon elle, « Face à l’urgence, le mécanisme des crédits carbone bleus dispose d’un énorme potentiel. Son mécanisme permet de générer des financements privés pour les orienter vers la protection ou la restauration des zones marines capables de séquestrer durablement du CO₂. » Néanmoins, les crédits carbone bleus sont pour le moment sur un marché mal structuré et donc très peu exploité.
« Mais la demande des acheteurs potentiels est forte », explique Adeline Pilon, qui cite le rapport d’Ecosystem Marketplace (observatoire international de référence sur les marchés environnementaux) et précise : « Le marché des crédits carbone bleus pourrait représenter jusqu’à 20 % du marché volontaire mondial. »
Vélo de fonction : la filière veut séduire les employeurs
Photo Céline Patissier.
France Vélo vient de sortir un rapport qui démontre que la France est à la traîne, par rapport à l’Allemagne ou à la Belgique, sur l’accès à des vélos sur abonnement pour les salariés en entreprise. Un appel a été lancé au gouvernement pour faciliter les mécanismes du vélo de fonction.
« En France, la poignée d’employeurs qui financent déjà des vélos (à hauteur de 70 % du coût de l’abonnement en général) doivent pour le moment prélever le reste à charge chaque mois sur le salaire net du salarié. Ils bénéficient ensuite d’une déduction fiscale de 25 % du coût d’achat ou de location des vélos », explique l’article de l’infodurable.fr.
Concrètement, la filière vélo souhaiterait que le gouvernement officialise la « conversion de salaire », qui consiste à prélever le coût du vélo directement sur le salaire brut du salarié. L’abonnement serait ainsi moins onéreux pour le salarié et l’employeur. L’autre mesure consisterait à autoriser le cumul du Forfait mobilités durables (jusqu’à 900 euros par an et par salarié), avec cette conversion de salaire.
Selon la filière vélo, ces dispositifs, accompagnés de campagnes de promotion, permettraient à 400 000 salariés de bénéficier du vélo de fonction d’ici 2030, et de créer 10 000 emplois dans le secteur.