Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.
Revue de Presse #170 du Capitaine
Ecoutez la Revue de Presse du Capitaine.Le Royaume-Uni a réduit ses émissions de CO₂ de moitié depuis 1990
Image par sameladuarte de Pixabay.
On démarre par une nouvelle encourageante, le Royaume-Uni s’impose comme une locomotive européenne sur la baisse des émissions de CO2. En effet, l’organisme Climate Change Committee (CCC) a publié un rapport soulignant que le gouvernement britannique avait réussi à diminuer ses émissions de CO2 de 2,5% en 2024 par rapport à l’année précédente. Plus largement, le Royaume-Uni a réduit de moitié son empreinte carbone depuis 1990. Des décisions politiques fortes sont responsables de cette baisse significative d’après le rapport du CCC sorti le 24 juin dernier : la réduction de l’utilisation des énergies fossiles dans l’industrie (la dernière centrale à charbon a fermé ses portes en octobre 2024) ; la relance du secteur éolien terrestre ou encore les investissements dans des solutions de captage et stockage du carbone. « Toutefois, le gouvernement doit faire davantage pour garantir que les gens perçoivent les bénéfices de l’action climatique sur leurs factures », nuance le professeur Piers Forster, président par intérim du CCC. Selon lui, des efforts sont encore à fournir pour abandonner plus vite les énergies fossiles au profit du développement des énergies renouvelables.
Risques pour la santé, code du travail, adaptation des entreprises : comment travailler dans un monde en surchauffe ?
Photo de luca booth sur Unsplash.
Les canicules sont une conséquence directe du changement climatique, et s’adapter devient un impératif, notamment dans le monde du travail. Le site vert.eco propose un article très complet sur ce sujet avec plusieurs questionnements : « Quelles sont les conséquences de ces températures extrêmes sur la santé ? Que dit le code du travail ? Quelles sont les mesures adoptées par les entreprises ? ». Le média a notamment interrogé Armand Blondeau, chargé des sujets de santé, sécurité et conditions de travail au syndicat Printemps écologique, sur les dangers pour les salariés de ces vagues de chaleur : « Il y a d’abord les effets induits : on dort mal, on est davantage fatigué, moins vigilant, et cela augmente les risques d’accident et les problèmes psychosociaux (irritabilité, nervosité, troubles de la concentration). Et il y a les effets directs : les coups de chaleur, la déshydratation ou les malaises cardiaques.». L’article fait un point sur la loi mais aussi sur les initiatives prises au sein des entreprises. Pour Mohamed Trabelsi, de l’OPPBTP, il y a un problème d’anticipation : « Beaucoup d’entreprises se réveillent un peu tard, en mai ou juin, pour commander des fontaines à eau et des équipements rafraîchissants, d’où un risque de pénurie. Il est primordial que les employeurs se préparent à la période estivale. Et, pour les aider, nous avons mis en ligne une boîte à outils dont ils peuvent se saisir. ». Il faudra évidemment accentuer cette préparation, car les canicules vont devenir de plus en plus fréquentes et durer sur des périodes plus longues de mai à octobre d’ici à 2050, d’après les prévisions de Météo-France.
Face aux vagues de chaleur, ces citoyens attaquent l’État
Photo de Pawel Janiak sur Unsplash.
On reste sur le sujet de la chaleur, cette fois en se plaçant du côté de citoyens qui ont décidé d’attaquer l’Etat français pour cause d’inaction. Le 25 juin dernier, quatorze personnes et associations “sinistrées climatiques” aidées par le collectif l’Affaire du siècle (Greenpeace France, Notre affaire à tous, Oxfam France) ont déposé un recours devant le Conseil d’État. L’objectif indiqué dans leur communiqué est d’ « Obliger l’État à renforcer ses politiques d’adaptation au changement climatique. » Pour eux, l’Etat ne les protège pas suffisamment face aux conséquences quotidiennes des dérèglements du climat : canicules, inondations, manque d’accès à l’eau… En passant par la justice, ils souhaiteraient obtenir une révision du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) dévoilé le 10 mars dernier. « Le contenu de ce plan est largement insuffisant : il ne protège pas efficacement, ni de façon juste, les populations exposées aux risques climatiques et ne garantit pas un financement à la hauteur des enjeux », précise l’Affaire du siècle.
Les CEE au service du secteur maritime – Entretien avec Gaëtan Vallet de la Coopération Maritime
Cette semaine Capitaine Carbone vous propose une plongée dans le secteur de la pêche et ses enjeux de décarbonation. Grâce à Gaëtan Vallet, chef de projet pour la Coopération Maritime, nous avons exploré plus particulièrement le programme REMOVE, financé par le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). « Le dispositif est vraiment axé sur l’efficacité énergétique, l’information, la pédagogie, le conseil. C’est déjà un pas important, et pour nous, c’est une base solide sur laquelle construire. », nous a notamment expliqué Gaëtan Vallet.