Revue de Presse #118 du Capitaine
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Revue de Presse #118 du Capitaine

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Chaque vendredi, Capitaine Carbone sélectionne pour vous l’essentiel de l’actualité française et internationale autour des enjeux de la neutralité carbone et des questions climatiques.

Climat : sans la pression du marché, les entreprises non cotées n’en font pas assez

Les entreprises non cotées, moins régulées que les entreprises cotées, sont moins enclines à s’engager vers des objectifs de zéro émission nette de gaz à effet de serre (GES). C’est en tout cas la conclusion que révèle un récent rapport de Net Zero Tracker, une ONG internationale qui suit les engagements et les progrès réalisés par différents acteurs (pays, entreprises, etc.) en matière de contribution à la neutralité carbone. L’étude démontre également que seulement 40% des grandes entreprises non cotées au monde se sont fixées des objectifs de contribution à la neutralité, comparativement à 70% des entreprises cotées. Cette différence est expliquée dans le rapport par une moindre pression du marché financier et de l’image publique. De plus, parmi les entreprises non cotées ayant un objectif de zéro émission, peu ont mis en place un plan d’actions crédible. Pour autant la réglementation évolue et la CSRD en Europe, commence à exiger plus de transparence sur les émissions, ce qui pourrait, à terme, changer la donne.

Puits de carbone naturels et technologiques : faut-il vraiment miser sur les émissions « négatives » ?

Alors que l’Association Française pour les Émissions Négatives (AFEN), récemment formée, promeut l’accélération des techniques d’élimination du CO2 partout sur le territoire, il est pertinent de se demander si les puits de carbone représentent réellement une des solutions dans la lutte contre le dérèglement climatique. En effet, certains scientifiques et experts mettent en garde contre le potentiel trompeur de ces méthodes, arguant qu’elles pourraient servir de prétexte aux acteurs ayant recours à ces méthodes pour éviter de réduire réellement les émissions de GES rejetées. Bien que la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) de la France reconnaisse le rôle des technologies de capture et de stockage du carbone, l’accent selon eux, devrait être mis sur la réduction des émissions plutôt que sur leur compensation. Jean Jouzel, un climatologue reconnu, rappelle de façon pragmatique que les émissions négatives devront jouer un rôle dans la trajectoire climatique de la France, même si elles ne doivent constituer qu’une petite partie de la stratégie globale.

Dividendes climat : cet outil basé sur les émissions évitées est-il pertinent ?

Les dividendes climat, proposés par l’association Climate Dividends créée en 2022, sont un indicateur extra-financier basé sur les émissions de gaz à effet de serre évitées. Ils visent à valoriser l’impact positif des entreprises sur la transition écologique en distribuant des dividendes aux investisseurs proportionnellement à leur contribution à la réduction des émissions. Ce concept ne doit pas être confondu avec le principe de compensation carbone. Pour Laura Beaulier de Climate Dividends, l’objectif derrière cette initiative, est de : « rendre tangibles et valorisables les activités qui ont une contribution climatique positive et les investissements réalisés dans celle-ci ». Pour l’association Reclaim finance, l’ONG qui œuvre pour mettre la finance au service du climat, cet outil n’est pas une solution à la crise climatique que nous traversons : « L’idée des dividendes climat ne répond concrètement à aucun problème et ne permet pas de changer le système économique et financier au cœur du dérèglement climatique. Elle semble être une nouvelle fausse solution de plus pour faire face aux critiques légitimes quand des entreprises redistribuent des superprofits à des actionnaires alors qu’il manque des milliards à la transition écologique et énergétique », estime-t-elle.

Changement climatique : un nombre “stupéfiant” de travailleurs exposés aux risques accrus pour la santé

Le 22 avril dernier, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié un rapport alarmant sur l’impact du changement climatique sur la santé des travailleurs. Cette nouvelle étude révèle que des risques sanitaires accrus menacent un nombre « stupéfiant » de personnes dans le monde. La chaleur excessive est identifiée comme la menace la plus immédiate, touchant près de 71% de la main-d’œuvre mondiale. Les travailleurs sont également confrontés à des dangers tels que les rayons UV, la pollution de l’air, les maladies transmises par les insectes et l’exposition aux produits agrochimiques. Pour autant, comme le souligne Manal Azzi, responsable de l’équipe Sécurité et santé au travail de l’OIT « les travailleurs sont souvent oubliés lorsque nous parlons du changement climatique ». Le rapport appelle donc à une révision des législations pour mieux protéger les travailleurs face à ces risques croissants. « Travailler dans un environnement sûr et sain est reconnu comme l’un des principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT. Nous devons respecter cet engagement dans le cadre du changement climatique, comme dans tous les autres aspects du travail. » conclue Mme Azzi.

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