Revue de Presse #187 du Capitaine

Photo de CHUTTERSNAP sur Unsplash.

Quand le secteur automobile éternue, c’est l’écologie qui s’enrhume. Mardi dernier, l’Union européenne est revenue en arrière sur le tout-électrique qui devait être imposé aux constructeurs automobiles européens à partir de 2035. Un assouplissement qui intervient pour juguler les difficultés rencontrées par cette industrie, en permettant aux constructeurs de vendre encore une part de voitures neuves à moteurs thermiques ou hybrides au-delà de cette date. Quelques conditions seront néanmoins à respecter, comme le recours à la compensation carbone pour limiter l’impact de ces « flexibilités ». Le commissaire européen Stéphane Séjourné, qui a piloté ce plan, précise à l’AFP que « l’objectif reste le même, les flexibilités sont des réalités pragmatiques au vu de l’adhésion des consommateurs et de la difficulté des constructeurs à proposer sur le marché du 100 % électrique pour 2035 ».

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Photo de Robert Schwarz sur Unsplash.

Pendant ce temps, le réchauffement climatique, lui, ne négocie pas. Une étude de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) montre que l’Arctique a vécu son année la plus chaude en 2025. « Entre octobre 2024 et septembre 2025, les températures ont été supérieures de 1,60 °C à la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020 », précise ce rapport annuel sur l’Arctique. Depuis 1900, l’Arctique n’a jamais connu une telle chaleur, ni autant de précipitations. La région polaire du Pôle Nord subit un phénomène baptisé « amplification » dû à plusieurs facteurs, dont la perte de la couverture neigeuse et la fonte de la banquise. Ce mécanisme explique pourquoi cette région se réchauffe plus rapidement que les latitudes moyennes. C’est d’ailleurs pour cette raison que son étude est un baromètre fondamental du réchauffement du climat.

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Image générée par une IA.

Pourquoi l’hydrogène vert ne parvient-il pas à s’imposer comme un levier majeur de la transition écologique ? C’est à cette question que tente de répondre le site theconversation.com dans cet article, grâce à une étude longitudinale socioéconomique sur l’hydrogène. Il résulte de cette étude que l’hydrogène fait partie de ces « innovations perpétuellement émergentes » qui n’arrivent pas à trouver leur public, mais qui reviennent régulièrement dans les discussions sur la transition énergétique. Trois facteurs expliqueraient ce paradoxe, qui ne touche pas que l’hydrogène vert d’ailleurs : les évolutions inhérentes au contexte géopolitique qui redéfinissent la manière de gérer la transition énergétique, une concurrence entre les innovations censées répondre aux mêmes objectifs de décarbonation, et enfin des verrous sociotechniques qui entourent certaines innovations vertes et influencent les décisions des acteurs économiques.

Lire l’article en intégralité sur theconversation.com

Photo de Artem Beliaikin sur Unsplash.

On vous invite également à lire l’interview d’Ambroise Pascal, délégué à la transition écologique à la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes), sur le site d’information de l’Ademe. Il y aborde le rapport qui vient d’être publié par la DGCCRF sur les allégations environnementales de 3 100 entreprises en 2023-2024. L’objectif était d’épingler celles qui pratiqueraient ce que l’on appelle le greenwashing. Dans ce rapport, on apprend que « 15 % des professionnels contrôlés présentaient des manquements graves à la réglementation », comme par exemple l’utilisation de labels écologiques qu’ils n’avaient pas réellement obtenus. Pour Ambroise Pascal, « lutter contre ces pratiques contribue à renforcer la confiance des consommateurs, tout en obligeant les entreprises à être plus transparentes et à s’engager dans des pratiques plus responsables ».

Lire l’article sur infos.ademe.fr

Impression écran publicité Intermarché – Youtube

On termine cette revue de presse avec le buzz de cette fin d’année : la publicité Intermarché mettant en scène le fameux loup devenu végétarien. Novethic.fr a publié un article analysant ce qui fonctionne dans ce récit qui valorise le choix du végétarisme avec douceur. Pour Novethic, « la publicité Intermarché nous rappelle que la transition écologique n’est pas seulement technique ou normative : elle est narrative. À l’inverse des récits traditionnels qui associent le bonheur à la possession et à la croissance, ces histoires alternatives peuvent rendre désirable le changement ». Avec cette publicité, l’enseigne propose un récit qui mobilise l’émotion, le plaisir de « manger mieux » et le vivre-ensemble, à travers une animation sans IA où la créativité humaine est mise à l’honneur. En cela, cette publicité s’inscrit dans le sens des recommandations de l’ADEME, formulées dans son rapport sur la communication responsable, qui souligne que « la publicité peut contribuer à orienter les choix de consommation vers des modes plus responsables, à condition qu’elle valorise réellement des pratiques durables plutôt que de se contenter de verdir des messages traditionnels ».

Pour nuancer ce concert de louanges autour de cette publicité, qui fait le tour du monde et a remis à la mode Le mal aimé de Claude François, nous vous invitons également à lire les commentaires critiques sous le post LinkedIn de Novethic. Certains dénoncent notamment le fait que cette jolie histoire n’en reste pas moins une publicité et qu’elle ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de l’inaction écologique de la part des enseignes de grande distribution.

Lire l’article en intégralité sur novethic.fr et le post Linkedin associé