Zoom sur l’état du marché de la compensation carbone volontaire en France en 2021
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Zoom sur l’état du marché de la compensation carbone volontaire en France en 2021

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Comme chaque année, la plateforme de sensibilisation aux bonnes pratiques de compensation carbone INFCC publie une étude sur l’état des lieux de la compensation carbone en France. Quel est le prix moyen des crédits carbone échangés ? Quelle est la nature des projets de compensation sélectionnés ? Capitaine Carbone vous fait son compte-rendu.

Publié en fin de semaine dernière, par l’INFCC, ce rapport annuel vise à donner des informations sur l’état du marché national de la compensation carbone volontaire. Au travers d’indicateurs tels que le prix des crédits carbone vendus ou encore le nombre de tonnes d’eqCOcompensées, l’organisme tend à nous offrir la vision du marché la plus exhaustive qui soit. Plus concrètement, cette étude vient apporter des précisions sur les agissements des entreprises, associations, collectivités en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. En effet, les échanges entre porteurs de projets et contributeurs manquent aujourd’hui de visibilité. Ce travail vient donc apporter aux acteurs du marché de la compensation, une analyse sur les principales caractéristiques et tendances. De son côté, l’INFCC conçoit ce travail comme un moyen d’adapter ses contenus et ses réponses aux besoins de l’écosystème de la finance carbone.

Le marché de la compensation carbone en chiffres

C’est le prix moyen d’un crédit carbone vendu sur le marché en 2021. Il s’agit d’une légère augmentation du prix unitaire moyen puisqu’en 2020 la tonne d’eqCOse négociait à 4,5€. Pour rappel, en 2016, la tonne d’équivalent CO2 était de 3,37€. De son côté, le prix des quotas CO2 explose avec 76€/teqCOen août dernier.1

Multiplié par 4 depuis 2020, le volume de crédits carbone issus du Label bas-carbone passe de 92 984 teqCO2 à 391 663. Le prix moyen quant à lui augmente de 27,4 € la tonne en 2020 à 31,78 €.1

C’est le pourcentage de projets de compensation issus des énergies renouvelables et de la reforestation/afforestation. Ces projets correspondent à 78% de la valeur financière globale.1

Au total, 392 276 crédits vendus cette année proviennent de projets sur le territoire français, l’équivalent de 3% des crédits couverts. Toujours selon l’étude, plus de 95% des crédits carbone français (377 044) sont labellisés bas-carbone.1

Les points à retenir

En 2021, le marché de la compensation carbone volontaire s’est fortement développé. 

À périmètre constant (mêmes opérateurs interrogés sur les deux éditions), le nombre de crédits vendus a augmenté de 54 %. Cette hausse est encore plus importante (+230%) en ce qui concerne les crédits du Label bas-carbone.
Synthèse du rapport “État des lieux de la compensation carbone en France” – INFCC

En revanche, il est important de souligner que la majeure partie des crédits vendus par les opérateurs sont issus d’Asie. Au total, 6 846 405 teqCO2 sur les 30 700 000 vendues proviennent de cette région du monde, l’équivalent d’un 1/5 de la totalité des crédits. 

Le prix moyen de la tonne de CO2 reste encore très faible. À 4,6 € la tonne, les directives du GIEC ne sont pas respectées. Cette donnée cache cependant une grande disparité puisque l’INFCC a relevé un prix de vente de la tonne carbone d’au minimum 1 € et d’au maximum 125 €. L’organisme justifie cet écart par le fait que chaque crédit dépend de la localisation, de la labellisation et de la nature du projet dont il émane.

Enfin, une « écrasante » majorité des crédits vendus dans le cadre de cette étude provient de labels historiques de la finance carbone comme Verra (61%), Gold Standard (22%) ou encore Clean Development Mecanism (14%). 

La méthodologie appliquée à l’étude 

Comme chaque année, cet état des lieux a été réalisé selon une même méthodologie. Les données sont récoltées de mars à juin (2022) auprès des entreprises et associations qui proposent des crédits carbone à la vente sur l’année précédente. Chaque opérateur est soumis à des entretiens et un questionnaire standardisé. Renouveler annuellement cette fréquence de publication permet d’étudier les évolutions du marché et des pratiques le plus précisément possible.

Cette année, 28 opérateurs ont pu répondre à l’enquête et près de 31 millions de crédits carbone en provenance du monde entier ont été couverts par cette étude, l‘équivalent de 10% du marché mondial.

Les limites du rapport

Comme indiqué en fin de rapport, cette étude ne sera pas exhaustive. Que ce soit sur le nombre de crédits échangés ou sur le nombre d’acteurs présent sur le marché, sa vocation ne réside pas dans une approche d’enquête quantitative. Par ailleurs, les données récoltées n’ont été soumises à aucun contrôle. 

Ce questionnaire reste déclaratif et aucune vérification n’a été réalisée sur les données fournies de manière volontaire par les acteurs interrogés. Même si des précautions ont été prises pour éviter le double comptage, un risque demeure étant donné que certaines contributions sont restées incomplètes.
Conclusion du rapport “État des lieux de la compensation carbone en France” – INFCC

Source

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