Une planète plus verte grâce aux forêts

@Picography - Pixabay
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Plus verte et avant tout plus saine. Les puits de carbone continentaux, ceux qui concentrent le plus d’arbres ou d’herbe au sol (savane, toundra, forêts, etc.), constituent le deuxième réservoir à CO2 planétaire derrière l’océan. L’aspiration carbone par la photosynthèse en est une raison mais n’est pas seule à agir pour nous faire respirer. Les interactions au sol entre les racines, la biomasse et d’autres organismes vivants sont tout aussi primordiaux pour former ce puits forestier.  

Lutter contre l’effet de serre, c’est aussi préserver l’existant. Du bout des branches jusqu’aux sols jonchés de biomasse (feuilles mortes, humus, etc. qui facilitent le transfert du carbone à la terre), le CO2 est transformé, utilisé ou parfois même converti en oxygène. La nécromasse (matière organique morte) joue également un rôle majeur dans le recyclage de la matière organique et contribue donc au bon fonctionnement des puits de carbone, tout comme à la structure et à la fertilité des sols (humus) ou encore le recyclage des nutriments.

Le puits forestier est auto-régulé, automatique, auto-alimenté et fait de son mieux pour séquestrer les gaz qui lui sont utiles. Replanter, oui, mais sans faire n’importe quoi ! La forêt est un savant mélange de jeunes pousses et d’arbres centenaires. Certains sont morts mais ne sont pas tombés en désuétude. Ils servent encore à la jeune flore qui tend à déployer ses branches sur le socle fertile du passé. Un écosystème forestier fertile à l’absorption carbone, c’est un terrain qui a vécu, et des années d’expérience. De l’apprentissage et un métabolisme propre pour jongler entre CO2, oxygène et sol utile.

Les biomes forestiers sont devenus des puits de carbone vulnérables. Entre incendies et déforestation massive, ils ont été soumis à une surexposition de CO2 en plus d’une diminution de leurs espaces. En avril 2020, le Haut Conseil pour le Climat (HCC) publiait un rapport pour notamment repenser la gestion des forêts post-Covid-19. Dans celle-ci, il précise que la crise sanitaire a “diminué les émissions de GES, comparées aux tendances annuelles récentes”. Ainsi, la baisse de la déforestation ainsi que la diminution de nos émissions, auront laissé une légère marge de manœuvre aux forêts pour se ressourcer. Mais pour obtenir la neutralité carbone, il ne suffira pas de se contenter de cette année à faible émission. Il faudra aussi penser au reboisement ou à la récolte raisonnée des zones naturelles. La régénération naturelle aura aussi son rôle à jouer sur la scène climatique. Laisser le temps à la forêt de pousser, lui permettre de respirer plus fort en ayant du temps, pourrait nous mener vers la neutralité en 2050.  

Le Paulownia Tomentosa : super-arbre !  

Cet arbre, originaire d’Asie, pourrait jouer un rôle dans la compensation carbone d’après une étude de l’IJASBT (Journal International des Sciences Appliquées et de la Biotechnologie). Face à l’augmentation sans cesse des GES dans l’atmosphère, le Paulownia, en plus de nettoyer les sols avec ses racines, a une capacité potentielle à absorber jusqu’à 10 fois plus de CO2 qu’une centaine d’autres plantes étudiées. Autre point fort, le Paulownia pousse vite : de 3 à 6 mètres en une année pour finalement atteindre près de 20 mètres en moins de 5 ans. Cette rapidité lui a même valu de paraître dans le Guinness World Record en 2011. Cependant, cet arbre est considéré comme “nuisible” dans plusieurs régions du monde puisqu’il s’étend rapidement dans les sols et s’invite sur les terrains fertiles à d’autres plantes.  

Les forêts représentent 30% de la surface terrestre de la planète.  

“Elles sont un “puits de carbone” qui absorbe 7,6 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 1,5 fois plus de carbone que les États-Unis en émettent chaque année.” (Global Forest Watch selon l’étude Nature Climate Change)